A saute-mouton par dessus le Vuache

Le Vuache est une montagne surprenante pour plusieurs raisons.
La première est que, géographiquement, on la considère comme une montagne à part entière, alors que géologiquement, elle fait partie du Jura. On s'en rend compte lorsqu'on y monte avant que les arbres n'aient débourrés: on voit alors bien que les pentes du Vuache font suite aux pentes sous la Montagne du Grand Crêt d'Eau.
La seconde est qu'elle forme une barrière naturelle. Certaines plantes méditerranéennes n'existent pas au-delà de cette montagne. Cette barrière naturelle a aussi pour conséquence que, malgré son altitude raisonnable, il est rare de retrouver, en hiver, le stratus au-delà de cette montagne.

La différence d'altitude entre le Grand Crêt d'Eau et le Vuache voisin, s'explique par la présence d'une faille, toujours active, qui a eu pour conséquence que tout le compartiment arrière de la montagne s'est affaissé d'environ 700m. C'est cet affaissement qui contribue à la présence de parois assez imposantes sur le versant Michaille de cette montagne.

La montagne étant pratiquement entièrement couverte de forêts (exceptés quelques pâturages au-dessus de Chaumont), son parcours est vraiment intéressant qu'au printemps. En été, les points de vue sont rares.

Une grande classique consiste à monter depuis Chevrier en direction de Sainte-Victoire du Vuache. Il me faut signaler que les indications de temps sont parfois un peu fantaisistes...
Sainte-Victoire du Vuache est, en fait, un ancien oppidum Celte, au même titre que le "Camp des Allobroges" du Petit Salève. Lorsque l'on arrive près du sommet, on distingue clairement le remblai qui avait été contruit afin de supporter la palissade. Je ne serai pas étonné que cet oppidum ait été utilisé au 4ème siècle durant les invasion Allamanes.

Depuis l'oratoire, on suit alors la crête de la montagne. A l'endroit où le sentier remonte franchement et repart sur le versant Genevois, on peut emprunter un raide sentier descendant sur Arcine. Ce sentier n'est pas balisé et sa trace au sol n'est pas toujours très évidente, mais on arrive encore à bien le suivre et rejoindre le village d'Arcine, dominé par son château.

Depuis Arcine, la randonnée devient momentanément très bruyante, puisque l'on va suivre et dominer l'autoroute. Un sentier remonte alors, en évitant habilement les parois de rocher. On traverse une forêt de buis et on ne tarde pas à rejoindre le Golet du Pey. On prétend que le nom viendrait de "Golet du Guet"...

La descente sur la Chavanne se déroule à travers un paysage très varié, alternant entre forêts denses et pâturages. Un petit chemin de traverse permet de rejoindre Chevrier.