Tour du Cervin 6ème jour Le col de Valcornera

Réveil à 06h00, nous sortons, sans bruit, du refuge et nous partons pour se qui sera une des étape les plus dure du trek. Nous longeons d'abord le lac artificiel sur un joli sentier dans la forêt qui soudain, commence à grimper assez sec. Après bien des virages et une bonne heure de marche, nous faisons une pause près d'une bergerie en regardant le lever de soleil sur le versant d'en face. Nous traversons, ensuite, sur un magnifique sentier, tout un vallon très sauvage et rocailleux. Au fond de cette vallée, nous apercevons un col difficile d'accés. Néanmoins, d'après moi, mon sens de l'orientation me dit que nous devons monter plutôt à gauche, bien que je ne vois pas comment on pourrait monter par ici, vu la raideur de la pente et les nombreuses barres de rochers surplombantes qui la traversent. Arrivés au bout de ce vallon, le sentier change soudain d'orientation et se redresse en direction de ces falaises. Ca commence tout de suite à devenir très raide mais il y a, malgré tout, un bon chemin. Lorsque nous atteignons le premier réseau, nous longeons cette barre de rocher puis nous grimpons sec entre deux autres réseaux pour atteindre un premier passage aérien d'une dizaine de mètres assuré par des échelons et des chaînes. Suivent une cheminée exposée et un petit couloir, aussi équipés. Concentration maximale de rigueur car une chute dans ces passages aurait des conséquences définitives !!! Le sentier continue de grimper très raide avec des endroits aériens et exposés surtout lors des traversées. D'abord bien visible, le chemin bien tracé se perd maintenant dans des pierriers instables et des empilements de gros blocs. La pente se radoucit un peu et on se dit que l'on doit bientôt atteindre le col mais il n'est toujours pas en vue. Arrivés au départ d'un espèce de plateau digne des empilements de rochers du Bergell, on l'aperçoit enfin et c'est là que l'on se rend compte que ce que nous avons fait jusqu'à présent n'était en fait qu'une promenade de santé. Nous traversons ce plateau en faisant très attention sur ces pierres en équilibres et attaquons les derniers 300 mètres de dénivellé du col dans une pente frolant les 40°, sur des oeufs, tellement c'est instable. Respect au premiers fous furieux qui ont fait ce chemin et se sont dits : "allons voir là-haut, c'est sûrement joli " !!! Après une courte pause, nous descendons les trente premiers mètres très glissants en s'aidant d'une main-courante et continuons sur des assiettes, jusqu'à atteindre de nouveau une sente très raide pour atteindre le superbe refuge Perruca - Vuillermoz (2'900m). Près d'un bivouac ( couvert de tôle servant en cas d'urgence ), nous mangeons et restons fascinés par la vue que nous avons sur l'Italie, le Breithorn et Lyskamm. Malheureusement, la face sud du Mont-Rose est dans les nuages. Nous continuons la descente raide mais agréable en passant devant des grottes de tailleurs de pierres et une énorme chute d'eau puis, à nouveau, par une successions de petits lacets et un chemin à flanc de côteau vraiment aérien. Une fois atteind des pâturages et une grande écurie (2'286m), nous devons remonter à un autre col, La Finestra di Cignana (2'441m). Trois-quart d'heure de grimpée assez éprouvante, car il fait très chaud, et vient la longue descente sur Breuil. D'abord à flanc de côteau, à nouveau très aérien puis raide dans des couloirs remplis de vernes et de rhododendrons. Au sortir d'un virage, il se dresse enfin devant nous !!! Encore plus imposant que côté suisse, le but de notre tour, le Monte Cervinio.Fascinés, on en oublie presque toute la fatigue accumulée depuis samedi passé et tellement de souvenirs remontent à la surface. Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos peines car la descente est interminable et c'est sur les genoux que nous arrivons à 17h30 à Breuil-Cervinia.