Traversée du Grand Bec (3398m) : ski glaciaire en Vanoise

Le Grand Bec fait partie des plus belles ascensions à skis du Massif de la Vanoise, il s'agit d'une traversée glaciaire nichée au coin du vallon le plus alpin de ce massif : le Vallon de Champagny, au pied de la face nord de la Grande Casse (3850m).

3 jours après un retour rocambolesque du Maroc en plein chaos aérien (5j de trek familial magnifique dans le Djebel Sirouah...suivi de 4 jours imprévus aux frais d'Easy Jet dans un ***** de Marrakech !), on pensait rester tranquilles à la maison...mais difficile de resister aux bonnes conditions d'autant que belle-maman nous proposait gentiment de garder les enfants à Genève. Le plaisir de retrouver Marie-Paule, notre "locale de l'étape" a fait le reste.

On visait d'abord la Grande Casse, mais Marie-Paule l'avait programmée qques jours plus tard, donc le Gd Bec était une solution de repli idéale. D'autant que c'était l'occasion de découvrir ce Vallon de Champagny qui est vraiment de toute beauté...comme quoi même la Tarentaise sait receler des coins sauvages et alpins si on se donne la peine de les chercher !

Comme dab au printemps, afin de profiter de la douceur et des longues journées (surtout qu'on a passablement caillé dans l'Anti Atlas...comme tout le reste de l'hiver d'ailleurs !) nous avons "enrichi" les journées avec un peu de découverte à vélo : samedi matin, boucle d'Aigueblanche à Grand Naves, bucolique et déserté en cette saison, puis montée de Bozel au départ (bon ce coup-ci tout seul...et les skis dans la voiture bien sûr...avec un peu de mauvaise conscience pas rapport aux vrais "purs" du véloski...).

Dimanche après-midi les filles ont opté pour le jacuzzi du Paradou chez Marie-Paule, mais je suis resté intraitable, préférant regagner Moutiers à VTT via Bozel - Montagny et la piste de la Croix de Feissons via Pombière (circuit magnifique qui complète idéalement une matinée en altitude, juste 750m de montée). J'ai même proposé de poursuivre pour les retrouver au chalet de la Cote d'Aime via ND du Pré mais les 1150m supplémentaires et le retour tardif à Genève qui s'en serait suivi n'a pas suscité l'adhésion d'Agnès qui m'a trouvé un peu compulsif sur ce coup là...ah bon ?


Nivologie : Montée au refuge : enneigement trop discontinu en forêt, on chausse à la sortie vers 1800m (40cm). Neige de printemps jusqu'au Plan des Gouilles.

Refuge - sommet : neige de printemps jusqu'à 2700m, de 2700m à 3200m en voie d'humidification, encore un peu poudreux sur les 200m du haut. Le tout est assez trafolé. Glacier bien bouché. Bonne trace de montée, couteaux agréables mais pas indispensables.

Sommet - Laisonay : bon ski sur les 200m du haut, correct en dessous de 2700 à 3400m, goulet vers 2700m en bonnes conditions (passés à G par l' "ancien passage" comme tout le monde), belle neige de printemps en dessous, hélas de plus en plus molle vers 11h...sous les 2200m c'était franchement pénible avec le goulet inférieur ravagé par de vieilles coulés et en neige pourrie. Sous le plat à 1800m, on peut encore (plus pour longtemps) descendre à ski en forêt presque jusqu'en bas mais c'est assez rock'n roll, restes de neige pourrie + branches et cailloux...mieux vaut être adroit et ne pas être trop regardant sur son matos !

Les pentes raides sont pas mal purgées dans le coin, pas de souci particulier. BRA = 1 évoluant en 2


Météo : Grand beau, vent nul, doux puis chaud


Participants : Marie-Paule, Agnès et moi. Seulement 2 * 2 autres personnes sur la course en ce beau dimanche.


Refuge : nickel, poêle à bois et gaz, vaisselle et lumière, couettes...on se croirait en Suisse...et en plus on n'y était que 5 en ce beau WE (nous 3 plus un charmant couple du CAF d'Annecy qui nous a suivi le lendemain dans la traversée). Merci de le respecter et de payer les nuitées !


Itinéraire : Montée au refuge du Plan des Gouilles : Traverser le Doron de Champagny via le pont situé à cote du parking. Revenir 100m a l'W en suivant la piste de ski de fond et emprunter le sentier d'été, souvent raide en foret, qui monte au refuge du plan des Gouilles. A la sortie de la foret, remonter le long de la trouée d'avalanche. Ensuite, de belles pentes soutenues conduisent au Refuge du Plan des Gouilles (2350m), niché au creux de 2 petites bosses.

Montée au Grand Bec : Du refuge, remonter les Côtes Vertes direction SE soit sur l'échine (plus sûr, plus panoramique mais avec un peu de redescente), soit au fond du vallon (exposé aux coulées en provenance de la paroi sous la Becca Motta). Arriver au Col du Glacier de Becca Motta (2828m). Prendre pied sur le Glacier de Troquairou après une descente de 30m et traverser en ascendance sous une barre de séracs (cf. remarque et photo). Monter ensuite au centre ou en rive droite du glacier, au mieux suivant l'état du glacier.

Descente : Descendre le glacier en suivant l'itinéraire de montée jusque sous le col 2828m puis rejoindre la langue terminale du glacier par sa rive droite (S4). La sortie du glacier en rive droite est assez exposée, il ne faut pas avoir de doute sur la nivologie. Descendre le vallon de Darbesset jusqu'au point coté 2076m au niveau duquel il faut rejoindre un couloir soutenu (S4 sur 50m) débouchant sur le Plan du Pré.
Au point 1812m, trouver l'indispensable sentier permettant la traversée des vernes. Il part d'abord main droite puis repart vers l'W. Atteindre la route au Laisonnay d'en bas et la suivre (piste de ski de fond) jusqu'au point de départ.