Randonnée en boucle entre Intragna et Rasa


Publiziert von stephen , 9. Juni 2017 um 18:45.

Region: Welt » Schweiz » Tessin » Locarnese
Tour Datum: 4 Juni 2017
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-TI   Gruppo Gridone 
Zeitbedarf: 6:15
Aufstieg: 1140 m
Abstieg: 1140 m
Strecke:Intragna – Rasa – Termine - Dorca - Intragna
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Intragna
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Intragna

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Il pleut pendant la nuit : pluie qui, selon les prévisions météo, risque de se poursuivre en début de matinée avant qu'une amélioration s'installe à la mi-journée. C'est donc une belle surprise, lorsque nous ouvrons les rideaux dimanche matin à huit heures et demie, de voir un soleil radieux et un ciel bleu, avec juste quelques résidus nuageux accrochés aux sommets. Nous allons pouvoir faire la plus « montagnarde » des deux randonnées que j'ai planifiées : une longue montée d'Intragna jusqu'au village alpestre de Rasa, avec un retour au point de départ par un itinéraire différent. Il fait tellement beau que nous prenons même le petit déjeuner en terrasse, à l'ombre de l'immense vigne vierge qui recouvre les murs en pierre de l'hôtel.

Avant de partir à l'assaut des pentes boisées des Centovalli, nous faisons le tour du vieux centre d'Intragna avec ses ruelles étroites et ombragées, ses vieilles maison et son campanile qui domine tout le village. Les cloches du campanile ont bien travaillé pendant la nuit : elles ont sonné toutes les heures, sans oublier un angélus fortissimo à six heures et demie du matin. Maintenant, elles jouent une mélodie que je n'arrive pas à identifier et qui fait un peu penser à un enfant de cinq ans qui s'est assis devant un piano et qui appuie au hasard sur les touches.

Quittant le village en direction de l'ouest, nous traversons la voie du chemin de fer et descendons par un sentier pavé en lacets jusqu'au fond de la vallée. Je me dis que nous descendons bien bas, et qu'il va falloir remonter tout cela en fin de journée, transpirants et fatigués.. En bas de cette descente nous franchissons la Melezza sur le Ponte Romano ; un pont effilé et élégant du 16ème siècle dont l'arche haute enjambe le torrent loin dessous. Situé à une altitude de 309 mètres seulement, c'est le point le plus bas de cette randonnée.

Sur la rive sud, après une petit grimpette au-dessus du pont, le sentier suit maintenant le torrent vers l’amont, restant plus ou moins horizontal pendant l’heure qui suit. La forêt que nous traversons est très verte : le Tessin se trouve certes dans le sud de la Suisse, mais la région reçoit pas mal de pluie et cela se voit dans cette végétation luxuriante. De temps en temps, la forêt s’ouvre sur des clairières dans lesquelles de vieilles maisons se blottissent, à moitié cachées par les herbes folles, les lauriers et les églantiers en fleurs. Certaines de ces maisons sont en ruine, d’autres ont été rénovées et servent sans doute de maisons de vacances. A Remagliasco, nous franchissons un torrent secondaire sur un autre vieux pont, près d’une maison qui a tout l’air d’un ancien moulin.

Un peu plus loin, à la bifurcation du sentier qui s’en va vers Carcopolo sur l’autre rive de la Melezza, le long replat que nous suivons depuis le Ponte Romana se termine enfin. Nous marchons depuis une heure et demie mais nous nous trouvons tojours exactement à la même altitude qu’Intragna : les prochaines 90 minutes seront forcément en montée soutenue. Le soleil a presque atteint son zénith et il fait très chaud. Les pentes sont heureusement boisées et le sentier est le plus souvent à l’ombre : néanmoins, nous n’avançons que lentement et, en ce qui me concerne, assez péniblement. Je n’ai pas encore vraiment atteint ma forme physique estivale habituelle. Devant une maison en ruine perdue dans la forêt, nous nous demandons à quoi elle a pu servir. Les arbres eux-mêmes n’ont pas l’air très anciens : il y a deux ou trois cents ans, y avait-il des pâturages ici à la place de la forêt ?

Vers l’altitude de 750 mètres, nous arrivons à la limite supérieure de la forêt et poursuivons dans les alpages. Les herbes longues balancent doucement sous l’effet du vent d’ouest et un troupeau de chèvres  broute autour des cabanes de pierre, sur fond de forêt vert sombre, de montagnes et d’un ciel qui ne cesse de se réinventer. Au hameau de Corte di Sotto, presque toutes les maisons ont été restaurées et sont habitées, il y a même une buvette.

Un peu en dessous de Rasa (998 m), à mi-chemin de la randonnée, nous passons devant une source qui coule dans un bassin de pierre sous une falaise en surplomb. Un panneau nous informe que jusque dans les années 1930, cette fontaine constituait la seule source d’eau potable pour les habitants de Rasa, qui devaient venir avec leurs seaux chercher de l’eau. Dans un passé encore plus récent, le village était uniquement accessible à pied : deux heures de marche et 600 mètres de dénivelée depuis la vallée quand même ! Ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du 20ème siècle que Rasa a enfin été relié à la civilisation au moyen d’un téléphérique.

Il nous a fallu un peu moins de trois heures pour atteindre Rasa. Les maisons de village sont regroupées autour d’une église dont la taille nous surprend, sur un plateau ensoleillé loin au-dessus de la vallée.Juste derrière l’église, qui sonne une heure au moment où nous arrivons, il y a un petit  grotto : exactement ce qu’il nous faut pour la pause midi. Nous passons une heure plus qu’agréable sous l’auvent jaune et blanc du petit restaurant rustique, en mangeant une assiette de viande froide et de fromage d’alpage accompagnée de cidre bien frais. Aux autres tables, tout le monde semble se connaître et, toutes générations confondues, parlent un joyeux mélange d’italien et d’allemand, passant sans effort d’une langue à l’autre en fonction de celui ou celle à qui ils parlent.

Rasa n’est pas tout à fait le point culminant de la randonnée : après notre pause déjeuner, il nous reste encore une centaine de mètres à monter. Nous repartons à deux heures, remontant doucement au-dessus du village, puis à nouveau en forêt sur un chemin muletier pavé. Cette partie de la balade est particulièrement jolie : en quittant la forêt juste avant les deux ou trois maisons du  hameau de Monti, nous nous régalons devant un panorama d’alpages et de collines boisées. Vue de loin, cette forêt tessinoise paraît impénétrable ; pourtant elle cache un nombre surprenant de sentiers et de maisons isolées. Nous avons tout de même un peu l’impression d’être au bout du monde alors que nous continuons en traversant au-dessus de pentes raides recouverte d’un tapis jaune de feuilles mortes. Ce beau parcours entre alpages et forêt finit par nous amener au carrefour de sentiers deTermine (997 m). A partir d’ici, je rassure ma coéquipière, il n’y a plus qu’à descendre…

La réalité, bien entendu, est quelque peu différente : cette descente va comporter bon nombre de montées intermédiares, parfois assez conséquentes. Au début, le sentier reste plus ou moins horizontal et ce n’est qu’à Dorca (990 m) que la descente commence pour de vrai. De l’autre côté de la vallée principale, là où nous nous trouvions hier, de gros nuages noirs sont arrivés et quelques petites averses viennent même jusqu’à nous. Cette petite pluie n’est jamais gênante : au contraire, elle fait l’effet d’un brumisateur rafraîchissant avant de sécher presque instantanément sur nos vêtements sous l’effet de la chaleur.

Une descente plongeante au-dessus d’un versant raide nous mène à l’alpage de Remo, où il y a un choix d’itinéraires pour descendre vers Intragna. Le plus direct, indiqué Maia, s’enfonce dans une vallée boisée en direction du nord : sur la carte cet itinéraire a l’air bien raide et finira par nous ramener sur le sentier que nous avons suivi ce matin. Nous optons donc pour l’autre variante (direction Ogna), qui a l’air un peu plus longue mais moins raide. Les quelques maisons de l’alpage d’Ogna sont bien visibles juste en face, tout près à vol d’oiseau. Il nous faut pourtant un certain temps pour y arriver, car le sentier doit contourner toute une série de ravins et de vallons latéraux. Nous n’en finissons pas de descendre pour franchir des ruisseaux, puis de remonter pour quitter le vallon avant de redescendre dans le suivant. Je soupçonne que mon estimation initiale de 800 mètres de montée et de descente pour la journée va s’avérer complètement fausse.

Dans une descente en lacets en dessous d’Ogna, je manque de marcher sur un serpent pour la deuxième fois en 24 heures. Celui d’hier était noir : celui-ci est vert-jaune et plus long, peut-être 70 ou 80 centimètres. Bien camouflé au milieu des pierres, il est étendu de toute sa longueur en travers du sentier. J’avais toujour cru que les serpents s’enfuyaient en entandant arriver des êtres humains, mais aucun des deux que j’ai vus ce week-end n’a bougé jusqu’au dernier moment. D’après ce que mon ami Google m’a raconté quelques heures plus tard, il s’agissait cette fois-ci de Hierophis viridiflavus, voir la troisième photo.

Vers 680 mètres, nous avons dû nous tromper de chemin, car nous perdons provisoirement le balisage rouge et blanc. Ne subsistent que de curieuses marques jaunes peintes en forme de spirale, ainsi que quelques textes philosophiques cloués aux troncs des arbres toutes les deux ou trois cents mètres. La vallée s’approche peu à peu et le bruit des motos sur la route et des trains sur la ligne des Centovalli devient plus forte. Il nous reste pourtant encore du chemin à faire, dont une montée raide de 70 mètres pour contourner un ravin de plus, juste quand nous pensions être enfin arrivés en bas. Ce n’est qu’à cinq heures, après trois heures de descente depuis Rasa, que nous atteignons à nouveau le Ponte Romano… et voici la dernière montée de 80 mètres jusqu’à la route qui nous attend depuis ce matin. En haut de cette montée, en m’arrêtant pour boire à une fontaine, je me prends les pieds dans mes bâtons de marche, trébuche, marche sur l’un des bâtons... et crac !  il se casse net.  

Nous arrivons à la gare d’Intragna à cinq heures et demie pile, juste à temps pour voir un train nous partir sous le nez… sans mes acrobaties avec mes bâtons à la fontaine, nous l’aurions eu. Ce n’est pas bien grave, le suivant part une demi-heure plus tard et à 20 heures 30 nous sommes de retour à Lucerne, où il doit faire dix degrés de moins. Notre escapade tessinoise a duré moins de 36 heures : pourtant, le dépaysement a été total et ce mini-break au paradis restera certainement dans notre mémoire.
 

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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