Sur le Chemin panorama alpin : Dix-septième étape, de Neumühle à Münsingen


Publiziert von stephen , 16. Mai 2016 um 20:28.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Emmental
Tour Datum:15 Mai 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE   Blasenfluh-Hügellandschaft 
Zeitbedarf: 5:30
Aufstieg: 870 m
Abstieg: 970 m
Strecke:Neumühle – Moosegg – Blaseflue – Grosshöchstetten – Münsingen

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Après la superbe traversée du Napf le week-end dernier (au cours de laquelle j'ai dépassé la moitié du Chemin panorama alpin), je sais que les deux ou trois étapes à venir risquent d'être moins spectaculaires. Ces étapes constituent une transition entre les montagnes de la Suisse centrale et les Préalpes fribourgeoises, et passent par des régions qui sont plutôt de plaine. Je m'attends quand même avec plaisir à ces randonnées qui me feront traverser une région que je ne connais pas, avant de retrouver toute une série d'étapes que j'ai déjà parcourues.

C'est le week-end de la Pentecôte, deuxième des trois week-ends prolongés du mois de mai. La météo, malheureusement, n'est pas à la hauteur du week-end dernier : un front froid est arrivé et il a beaucoup plu ces deux derniers jours. Le temps du dimanche devrait néanmoins être correct, avant l'arrivée de nouvelles pluies lundi. La météo mitigée semble avoir fait fuir la Suisse centrale toute entière en direction du Tessin : dimanche matin à neuf heures la gare de Lucerne est inhabituellement déserte, et il n'y a que deux autres passagers dans le train qui m'emmène à Langnau. La correspondance à Langnau est inhabituellement mauvaise pour la Suisse : je dois attendre 25 minutes pour le train qui me transportera jusqu'à Neumühle, un arrêt et cinq minutes plus loin.

Je commence à marcher sous un ciel assez nuageux, avec quelques taches bleues dont la proportion augmentera au fil des heures. Il fait frisquet, pas assez froid pour que je mette mes gants (heureusement, étant donné qu'ils sont à la maison…) mais presque. La pluie de vendredi et samedi a gonflé la Grosse Emme, transformant ses eaux en un torrent marron qui aimerait bien sortir de son lit. Sur la rive de l'Emme, le sentier national No. 3 que je suis d'est en ouest croise l'itinéraire nord-sud numéro 2… un futur projet peut- être ?

Je traverse le village de Lauperswil avec son église peinte en blanc, puis commence la montée qui me fera quitter l'Emmental. Derrière moi la vallée est très verte, avec quelques taches de couleur plus vive, là où un rayon de soleil a touché la surface d'un champ. Vers l'est, les sommets du massif du Napf que j'ai traversé le week-end dernier sont cachés dans les nuages : heureusement que nous n'avons pas choisi ce week-end pour cette traversée, nous aurions certainement été trempés et probablement aussi contraints à l'abandon. Le sentier suit brièvement une vire sous une falaise en surplomb (non sans rappeler le Corridor aux Loups dans le Val de Travers neuchâtelois), puis débouche sur une petite route devant la ruine du château-fort de Wartenstein, 787 m. Il n'y a pas grand-chose à voir, juste les restes d'une tour ronde au milieu de la forêt.

Mon itinéraire prend maintenant la direction du sud-ouest, passant par une suite de routes d'alpage et de sentiers à travers champs. De courtes montées alternent avec des sections plus plates, alors que sur la gauche, l'Emmental s'éloigne petit à petit. Je croise un groupe de quatre adultes et quatre enfants, nous échangeons les bonjours habituels. Le dernier enfant du groupe, qui doit avoir six ou sept ans, me lance un "Grüessech" très bernois, puis s'en va en courant et en chantant à tue-tête : "We will… we will… ROCK YOU!".  

Le sentier, très joli, contourne une série de petits vallons où des moutons se régalent de l'herbe printanière. Je rejoins une petite route qui, en l'espace de deux kilomètres, passe par trois hameaux qui portent tous le même nom de Moosegg sur la carte... si quelqu'un a besoin d'une Moosegg, il y en a autant qu'on veut ici !
Toutes ces Moosegg ne sont que de minuscules hameaux sur une large crête en pleine campagne. L'un des hameaux a pourtant une école et un autre, un peu plus loin, peut même revendiquer un hôtel et un arrêt de bus (même si celui-ci n'est desservi que quatre fois par semaine, deux fois le samedi et deux le dimanche). Il y a un autre restaurant un peu plus loin à Waldhäusern, 967 m ; c'est un grand Kurhaus à l'ancienne, tout en bois, et des odeurs de cuisine me rappellent qu'il sera bientôt une heure. Face au bâtisse il y a une fontaine : le propriétaire y a mis un panneau "Eau non contrôlée" qui semble vouloir dire : "Ne buvez pas cette mauvaise eau gratuite, j'en ai de la très bonne, payante, juste en face."

Ici commence la montée courte mais assez raide jusqu'au sommet de la Blaseflue, point culminant du jour à 1118 mètres. Si je ne me trompe pas, c'est également le dernier sommet traversé par le Chemin panorama alpin. Malgré le nom, il n'y a pas de vent sur la Blaseflue : il n'y a pas de vue non plus, étant donné que le  sommet est densément boisé. Je décide donc de continuer un peu avant de manger, je trouverai forcément un banc bien placé, j'en ai déjà vu des dizaines aujourd'hui.

En effet, après cinq minutes de descente versant ouest, je quitte soudainement la forêt et me trouve devant le panorama somptueux de la campagne bernoise avec ses fermes, ses champs et ses bosquets. Bien placé devant se panorama est un banc rouge, absolument parfait, me dis-je : juste ce qu'il me faut pour manger puis passer une demi-heure à faire un croquis. Je m'installe, sors mes affaires du sac… puis me rends compte que le vent qui était absent au sommet de la Blaseflue est tout à fait présent ici. Il souffle fort et il est glacial ! J'enfile ma veste Goretex mais au bout de cinq minutes je grelotte de froid. Au lieu de manger tranquillement puis de dessiner, je finis ma salade et mon fromage le plus vite possible avant que mes mains ne gèlent complètement ; rarement j'ai mangé aussi vite en randonnée !

Il va sans dire que cinq minutes plus tard et cent mètres plus bas, le soleil revient, le vent disparaît et il fait tout de suite dix degrés de plus. Je continue par une nouvelle série de petites routes, de pistes forestières et de sentiers herbeux, au milieu d'un paysage jamais spectaculaire mais toujours beau. Dans ce paysage doux et vallonné, l'itinéraire du Chemin panorama alpin reste généralement sur les crêtes, offrant une vue étendue tout autour la plupart du temps. Seul regret : les sommets des Alpes bernoises n'ont pas réussi à se défaire de leur chape nuageuse et restent invisibles. Plus près, le Hohgant et la Schrattenflue sont au moins partiellement visibles, saupoudrés de neige fraîche. Au hameau de Büel, 956 m, un adepte du modélisme ferroviaire a installé un assez grand réseau dans son jardin. Les trains ne circulent pas (il n'y a peut-être pas de service le dimanche…), mais un chat noir et blanc est assis à côté des voies miniatures, en attendant que quelque chose se passe.

Je descends vers Grosshöchstetten, village assez étendu sur une pente ensoleillé orientée sud et qui possède une vraie gare. Le village a de toute évidence un passé agricole témoigné par les nombreuses (et très belles) maisons et granges en bois, mais s'est considérablement agrandi ces derniers temps et fonctionne sans doute aussi comme village dortoir pour Thoune et Berne.  Le village possède un nombre surprenant de fontaines avec de grands bacs en pierre, le sous-sol doit être pleine de sources.  

Je traverse le village, le quittant vers l'ouest par une petite route qui grimpe vers 873 mètres, contournant le Hürnberg par le sud. Devant moi, au-delà de la vallée de l'Aare vers laquelle je vais maintenant descendre, les sommets commencent à s'affranchir des nuages. Le couple Gantrisch et  Nünenenflue est désormais clairement visible, alors qu'à l'autre bout de la même chaîne, le Stockhorn reste couvert de nuages, tout comme le Niesen plus au sud. La vue depuis  Ballenbüel est particulièrement magnifique : ici, un sentier d'alpage et les sillons symétriques d'un champ labouré conduisent l'œil vers un arbre isolé sur une petite butte herbeuse, puis vers les montagnes lointaines.

Je descends vers le village de Gysenstein. Dans un enclos à côté de la route, quatre tout petits chevreaux jouent au soleil. Les deux plus petits sont montés sur une souche d'arbre, d'où ils se font éjecter par les deux autres, plus grands et sans doute plus âgés de quelques jours. A peine nés et déjà le jeu de la hiérarchie et du pouvoir se met en place. Un peu plus loin, de l'autre côté de la route, je suis surpris de voir un pré dans lequel se trouvent sept ou huit ânes : déjà des ânes, on n'en voit pas si souvent et quand on en voit un, il est généralement soit seul, soit avec des chevaux.  Je franchis la ligne de chemin de fer Berne – Lucerne sur un passage à niveau à la gare de Tägertschi, puis entame la descente finale vers Münsingen, la destination de l'étape. Un champ de colza à côté de la route émet un bourdonnement impressionnant : toutes les abeilles du canton de berne ont dû s'y donner rendez-vous.

Münsingen est la ville la plus importante sur le Chemin panorama alpin depuis Lucerne. C'est également le point le plus rapproché de Berne sur cet itinéraire, et la proximité de la capitale se fait sentir. Si Grosshöchstetten se trouve quelque part entre campagne et banlieue, Münsingen est clairement une ville-dortoir, plutôt huppée à ce que je peux voir : rues résidentielles calmes, grandes maisons, un château bien entretenue, l'ensemble est agréable. Seule la rue principale très passagère et la voie ferrée qui coupe la ville en deux introduisent une note moins paisible.
La randonnée du jour, sans avoir le drame des vallées plongeantes du Napf, a été tout à fait agréable. L'étape suivante me fera passer à l'ouest de l'Aare, traverser le Belperberg et le Gürbetal, puis remonter vers le sud jusqu'à Rüeggisberg.  Avec une grosse dizaine d'étapes à faire encore et deux semaines de vacances à venir fin mai, j'espère que d'ici à la mi-juin, je me serai sérieusement rapproché de Genève et de la fin de l'itinéraire.
 
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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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